Charte – Saison 2

C’est la nécessité qui a fait naître le mouvement, c’est la nécessité qui justifie sa pérennisation. Cette charte a servi au lancement de la saison 2.

Charte approuvée en plénière de La Culture Lutte,
Genève le lundi 17 octobre 2016.

1) Les attaques contre les fonds publics destinés à la culture (et au social) se durcissent et vont se poursuivre. Nous sommes dans une des régions les plus riches du monde mais le principe de redistribution et de régulation par l’Etat est systématiquement délégitimé.

2) Notre culture est celle d’une démocratie critique, et c’est bien cette culture-là qui est attaquée: les moyens de l’exercer sont attaqués, les lieux où elle se cultive sont attaqués, les services publics qui la supportent sont attaqués, les gens qui la défendent sont attaqués personnellement.

3) L’attaque linéaire et frontale a été combattue et on a gagné. Mais ils ont appris et vont maintenant saucissonner leurs attaques de façon ciblée. Serons-nous capable de nous mobiliser sur des actions qui ne nous concernent pas au premier chef?

4) Si nous estimons que l’union fait la force, nous pouvons développer le mouvement La Culture Lutte comme une plate-forme d’échange d’information et de coordination. Les plénières et les outils internet doivent servir à faire remonter de l’information, la partager et si besoin à coordonner des actions de préventions et de luttes.

5) Coordonner ça veut dire ne jamais se substituer aux associations, acteurs ou courants, ne jamais être par défaut l’interlocuteur alibi du monde politique. Le mouvement La Culture Lutte pourrait être principalement un espace de coordination et de service aux artistes, de contact et d’échange direct avec les habitants.

6) L’esprit est celui du partage, de la découverte et de la lutte. Isolés dans nos pratiques et nos arts, nous ne savons pas grand-chose de l’organisation de nos secteurs notamment dans nos rapports avec les pouvoirs publics.

7) Nous avons envie de donner envie aux artistes de se sentir légitimes pour participer, de toutes les façons possibles, des plus discrètes aux plus voyantes, à la lutte pour la défense de la culture dans notre démocratie.

8) Organiser, à travers des réunions de réflexions, des débats d’idées et des rencontres, des tables rondes qui nourrissent notre réflexion par le partage d’expériences faites ici, en Suisse ou dans le monde. Par exemple: quelle place pour la culture dans les cités? Quelles ressources pour son financement? Quels rapports avec les partis politiques, les élus et l’économie? Quel type d’organisation citoyenne est la démocratie participative? etc.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, nous pensons que le mouvement a de l’avenir et nous encourageons tout le monde à participer selon ses possibilités.

La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas.